Depuis que nous sommes entrés dans l'ère industrielle, qui a commencé il y environ 150 ans, l'activité humaine s'est considérablement développée sur Terre. Nos vies ont changé et l'état intérieur des hommes et des femmes qui peuplent cette planète s'est considérablement modifié. Davantage de désirs, davantage de pensées, davantage de tensions intérieures et l'individualisme s'est peu à peu installé au coeur de chacun au point de devenir aujourd'hui une évidence qui passe inaperçue. Chacun se sent profondément séparé des autres et du monde environnant, concentré sur sa quête de plaisir personnel. Animé par cet état d'esprit, nous avons considéré que la Terre n'était là que pour répondre à nos désirs et que l'on pouvait puiser indéfiniment dans ses ressources pour notre plaisir du moment.
Mais la réalité s'impose maintenant à nous, nous dépendons de la Terre, nous ne sommes pas des petits humains visitant cette planète comme si nous étions des étrangers prêts à changer de planète comme de chemise. Les êtres humains sont le fruit de la Terre, ils sont ses enfants. Tant que les enfants sont petits, la mère les nourrit et répond à leurs besoins mais quand ils deviennent plus grands et acquièrent de la force, ils ne peuvent plus se comporter en petits sous peine d'épuiser leur mère. L'heure est venue pour nous de devenir plus adultes, plus responsables et conscients. Il ne s'agit pas de morale, il s'agit des lois de la nature. Si nous continuons à nous comporter comme des enfants sur cette planète, les risques sont majeurs pour nous autres humains ainsi que pour le patrimoine d'espèces vivantes qui s'est développé sur terre pendant des centaines de millions d'années. En quelques centaines d'années, nous pouvons gâcher la fête qui dure depuis des centaines de millions d'années.
Ce constat qui s'impose à nous remet profondément en cause notre vision individualiste de l'Existence. L'homme et son environnement sont liés. En vérité, l'homme est le fruit de la Terre. Bien sûr, la Terre n'appartient pas à son fruit, c'est plutôt le fruit qui appartient à l'arbre qui lui donne vie. Dans cette prise de conscience, une formidable opportunité se révèle : retrouver le lien entre l'homme et son Environnement et même au-delà retrouver le lien entre l'homme et la Vie, entre l'homme et l'Existence. Ce lien perdu, qui créé l'individualisme, est en vérité source de souffrance. Les occidentaux que nous sommes, pétris d'individualisme, vivons en tension, sur la défensive, dans la peur des autres, de l'inconnu, de la mort... Nous nous sommes réfugié dans une identité factice que nous appelons « moi » sans être même capable de la définir, et nous vivons selon le concept basique : moi d'un côté, le monde de l'autre. Profondément séparé, inéluctablement seul. Malgré l'abondance de biens, d'objets, de machines, une souffrance intime est présente chez beaucoup d'entre nous, qui en arrivent même à penser que la vie n'a pas vraiment de sens.
Prendre conscience de l'interdépendance fondamentale entre l'homme et son environnement, c'est percer la carapace de l'individualisme et retisser des liens disparus. Plus cette conscience se développe et s'incarne dans le quotidien, plus l'individualisme se dissout et plus la paix revient au coeur même de notre être. Plus paisible, serein, mais aussi plus conscient et capable de vivre une vie pleine, en jouant notre partition personnelle en harmonie avec la symphonie d'ensemble qui se joue sur Terre.
Cette immense tâche qui nous appelle tous, celle de préserver ensemble notre planète, est une formidable opportunité pour mûrir, pour devenir plus grand et au final plus heureux. Se comporter en enfant en méprisant ou en ignorant les lois de la Vie conduit tôt ou tard à la souffrance, reconnaître les lois de la vie et vivre en harmonie avec elles conduit au Bonheur.
Carl de Miranda, Greenweez
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